A Beauvais, au moyen âge, l’école du chant de la rue de la cathédrale, enseigne le chant grégorien aux jeunes gens qui animent les offices religieux. Les fêtes de famille comme les noces, naissances et anniversaires étaient toujours soutenues par des musiciens (flutes, cornemuses, tambourins,…).
Au cours des années 1750, nait « Le Concert« , un orchestre philharmonique, au coeur de Beauvais composé comme nombre de sociétés instrumentales de son époque par un ensemble de cymbales, grosse caisses, bassons, serpent (tuba), cors, flûtes et clarinettes.
Notre histoire se poursuit lors de la Révolution Française, où de nombreux chants révolutionnaires furent joués par des musicens partout en France aux abords des rues ; Beauvais ne fut pas exception. Lors de la Première République, l’Orchestre d’Harmonie de Beauvais se révèla sous une dimension militaire nommé la musique de la Garde Nationale et intervint en accompagnant les choeurs lors des fêtes civiques.
Entre le Première Empire et la Deuxième République, de nombreux instruments tels que le buggle, la trompette, le saxophone et le saxhorne apparurent. Ils complétèrent la formation « traditionnelle » d’orchestre d’harmonie pour en créer une version moderne.
L’Harmonie Municipale de Beauvais fut crée en 1872, à la dissolution de la musique de la Garde Nationale. Le premier chef à diriger fut Robert DUBRAY.
A cette période, elle prit le relais de formation disparue pour jouer lors de manifestations patriotiques. De plus, la mairie sollicita l’orchestre pour se produire lors des fêtes Jeanne Hachette où lors de concerts d’été au kiosque du jeu de Paume au mont Capron
Les concerts étaient l’occasion d’écouter également des artistes lyriques, comme en 1884 où participaient des chanteurs de l’Opéra populaire et des chanteurs comiques
On pouvait également retrouver l’Ochestre Municipale pour animer d’autres événements tels que :
➤ Les Courses cyclistes sur le vélodrome
➤ Le Survol de Beauvais par l’aviateur Alfred LEBLANC – 1905
➤ La Cérémonie de départs vers l’Angleterre des cercueils des victimes de la catastrophe du dirigeable R101 – Octobre 1930
Au début du XXe siècle, il existait dans la ville de Beauvais plusieurs sociétés musicales dont notamment la musique du 51e Régiment d’Infantrie et l’Orchestre Municipale. Pour les fêtes patriotiques, la musique du 51e RI accompagnait le défilé sur la place de l’hôtel de ville, puis l’harmonie jouait.
L’orchestre d’harmonie comptait de nombreux musiciens professionnels dans ses rangs et des chanteurs. Ils reprennaient alors des airs d’Opéra ou des chants populaires.
Lors de la première guerre mondiale, les musiciens de l’harmonie en âge d’être incorporés, se trouvant bien souvent dans les rangs de la musique du 51ème RI, furent employés comme brancardiers. En effet, Beauvais se situant près du front, elle constituait alors une ville dite « arrière ».
En 1919, Geoges Naquet, alors président de l’Orchestre d’Harmonie de Beauvais créa l’école de musique de Beauvais. Ce dernier souhaitait que l’école de musique forme des musiciens autonomes afin « d’alimenter » la musique militaire, l’harmonie et la chorale de la société philharmonique.
César Bourgeoi assumait à la même époque la fonction de chef d’orchestre pour l’Orchestre Municipale de Beauvais.
Aujourd’hui, cette école s’est transformée pour devenir le conservatoire à rayonnement départemental Eustache du Caurroy comptant de nombreux jeunes élèves musiciens.
Avec l’arrivée de la Seconde Guerre Mondiale, l’harmonie stoppa ses activités dues à la mobilisation des hommes et l’occupation du pays ensuite. Après 1945, les défilés étaient rares, la majorité des rues étant délimitée par des champs de ruine.
La reconstruction de la ville étant la priorité, les concerts reprirent qu’une fois celle-ci achevé en 1960.
Début 1970, on a pu constater un regain d’intérêts fort pour les harmonies. Le développement des écoles de musique participa à la diffusion de la formation musicale amateur. Le répertoire se modernisa avec de nouveaux compositeurs comme de Meij et de Haan, enrichissant la palette d’oeuvre intéprétée par les formations musciales professionnelles comme amateurs.
De 1969 à 1986, notre orchestre était dirigé par Claude CLAISSE. C’est après sa direction que l’Orchestre Municipale de Beauvais devint l’Orchestre d’Harmonie de Beauvais (OHB) en 1986.
Le premier concert de l’OHB fut dirigé par Michel Gamblin le 28 mars 1987, on comptait alors 64 musiciens dans la formation. (Michel Gamblin a enseigné la clarinette à Beauvais de 1960 à 1993 ; Lauréat du concours international d’exécution de Genève en 1960. Il assura le poste de directeur de l’Harmonie de 1986 à 1996.)
Début 90, les concerts se multiplièrent notamment avec des prestations remarquées dans les quartiers de Beauvais (Marissel, Notre Dame du Thil, Voisinlieu, Saint Just des Marais, …), devant généralement les anciennes mairies.
En 1996, Guy Danguin , alors clarinettiste soliste de l’orchestre national de France, prit la direction de l’OHB. L’orchestre sous sa baguette eut l’opportunité en 2001, de réaliser un déplacement en Russie pour jouer à Moscou et reste à ce jour, un des moments marquant de l’orchestre. (Guy Danguin a également enseigné la clarinette au conservatoire de Beauvais et est auteur de nombreux livres sur la clarinette.)
Décembre 2004, Guy Danguin passa la baguette à Régis Emorine lors de notre concert annuel à l’ancien Théâtre de Beauvais.
(Régis Emorine a commencé ses études musicales au sein du conservatoire de Beauvais ; il a débuté la trompette à l’âge de 10 ans. À 14 ans,
il intègre le troisième cycle du Conservatoire d’Amiens.
A la suite d’étude de musicologiques à la Sorbonne,
il intègre le CNSM de Paris dans la classe de Mr Zygel. Après 3 années passées au sein de ce Conservatoire,
il obtient 4 prix d’Écriture (Harmonie, Contrepoint, Écriture XXès., Fugue et Formes) et valide un DFS d’écriture.
Actuellement professeur à Beauvais et Breteuil, il continue de pratiquer sa passion pour l’écriture de façon occasionnelle
(Créations théâtrales, adaptations pour divers ensembles…) et dirige l’Orchestre d’Harmonie de Beauvais avec beaucoup d’enthousiasme.
Régis Emorine assume le rôle de directeur artistique.
Notre ensemble, qui depuis plusieurs décennies maintenant, se réunit chaque mardi soir, avec en complément depuis septembre 2012, une demi-journée par mois.
L’OHB participe à toutes les cérémonies patriotiques Beauvaisiennes, réhausse les messes de la Sainte Cécile et de la Saint Angadrème et donnent au minimum un concert annuel à Beauvais, en décembre. Intergénérationnel, l’ensemble compte actuellement 64 musiciens.
Aujourd’hui, l’OHB constitue la musique officielle de la ville de Beauvais avec laquelle une convention est signée.
Ses dernières années, des échanges avec d’autres orchestres sont organisés. Ainsi l’OHB joue dans divers lieux tel que : Bresles (60), Tillé (60), Roye (80), Abbeville (80) Saint-Quentin (02) et Witten (Allemagne).
L’OHB continue de jouer sa partition commencée il y a maintenant 150 ans. Les jeunes issus notamment du conservatoire Eustache du Caurroy et les anciens ont toujours à cœur d’offrir de la belle musique et ce pour le plaisir des auditeurs.